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Raison et sentiments

9 août 2016

Raison et sentiments

 

L’être humain n’est pas uniquement mû par des sentiments rationnels, ni toujours guidés dans ses choix par des faits scientifiquement établis. L’instinct et les émotions prennent souvent le dessus, fort heureusement d’ailleurs. Cela n’est pas sans conséquences sur la formation de l’opinion publique. La démocratie directe permet au peuple de s’exprimer sans complexe et de sanctionner des gouvernements parfois déconnectés des préoccupations et du ressenti de leurs citoyens ou refusant d’en tenir compte. On l’a observé en Grande-Bretagne avec le Brexit. 51.89% de la population s’est fié aux discours fougueux et au franc-parler de types joviaux comme Boris Johnson ou Nigel Farage et ce malgré le fait qu’ils ont dit beaucoup de bêtises. On le voit également avec le succès du candidat ubuesque à la Présidence des Etats-Unis, Donald Trump. Les discours désincarnés des experts ou des politiciens gris souris et amateurs de la langue de bois ne touchent pas ou plus la population, car elle ne peut tout simplement pas s’identifier à ceux-ci.

Les partis politiques dits « populistes » l’ont compris depuis fort longtemps. Le peuple suisse se prononcera à nouveau l’an prochain sur les relations bilatérales entre la Suisse et l’UE et l’avenir de la libre-circulation des personnes. Quelles leçons avons-nous tirées du 9 février 2014 en matière de communication politique ?  Quels messages le Conseil fédéral a-t-il envoyés à la population depuis deux ans ? Aucun, aucune vision, le néant absolu. La voie est donc libre pour M. Blocher et ses amis europhobiques. A moins que les membres du gouvernement et les élites de ce pays ne sortent enfin du silence assourdissant dans lequel ils se sont murés. Mais pour cela, il faudrait faire preuve de courage, de fougue, voire de passion. Des sentiments qui sont l’apanage des grands hommes politiques de l’histoire.


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